Au moins quatre personnes ont été tuées par des tirs à Douala, la capitale économique du Cameroun, dimanche, lors de manifestations de l’opposition, selon la campagne du candidat présidentiel Issa Tchiroma, qui cherche à renverser le président de longue date Paul Biya. Des centaines de manifestants se sont heurtés aux forces de sécurité dans plusieurs villes du Cameroun, à la veille de l’annonce des résultats très contestés de l’élection présidentielle. À Garoua, bastion du candidat de l’opposition Issa Tchiroma Bakary dans le nord du pays, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau contre ses partisans. Les manifestants ont dénoncé ce qu’ils qualifient de plan du parti au pouvoir, le Mouvement démocratique populaire camerounais, pour “voler la victoire” au leader de l’opposition.
Issa Tchiroma Bakary a insisté sur sa victoire à l’élection présidentielle du 12 octobre, défiant ainsi le contrôle de Paul Biya, âgé de 43 ans, sur le pouvoir. Le parti au pouvoir, le Mouvement démocratique populaire camerounais, a démenti ces allégations. Les manifestations font suite à l’appel de Tchiroma Bakary à ses partisans au Cameroun et dans la diaspora pour une marche pacifique visant à “libérer le Cameroun”. Les autorités ont interdit les rassemblements jusqu’à lundi, date prévue pour l’annonce des résultats par le Conseil constitutionnel camerounais. À Garoua, les manifestations ont débuté de manière pacifique, mais elles ont rapidement dégénéré en violences lorsque les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des centaines de personnes rassemblées en soutien à Tchiroma Bakary. Une pancarte proclamait : “Nous ne sommes pas là pour le chaos.
Nous exigeons la vérité des élections”. Un manifestant a été vu portant une pancarte appelant le président américain Donald Trump à les aider, un autre manifestant a déclaré : “Nous sommes ici pour proclamer notre victoire. Nous organisons une marche pacifique, ce qui est un droit civique pour tous les Camerounais – pour tous”. À Douala, dans le sud-ouest du pays, des partisans sont également descendus dans les rues, les manifestants scandaient : “Nous voulons Tchiroma, nous voulons Tchiroma”.
