Un incendie nocturne dévastateur a balayé le quartier populaire de Funu à Bukavu, tuant 14 membres de deux familles et laissant une communauté en deuil au milieu de la crise humanitaire persistante dans cette ville contrôlée par les rebelles. Dans les cendres fumantes du lundi matin, des volontaires de la Croix-Rouge et des jeunes locaux ont travaillé solennellement parmi les débris calcinés des maisons effondrées, récupérant les restes des victimes. L’incendie, qui a éclaté vers minuit, a rapidement consumé plusieurs habitations dans une zone connue pour ses constructions non réglementées et ses risques électriques fréquents.
« J’ai entendu du bruit, je me suis réveillé et j’ai vu le feu », a raconté le survivant Patrick Gedeon, qui s’est échappé mais est revenu pour découvrir 14 voisins morts. Un autre habitant, Olivier Bangalwa, a décrit le moment terrifiant où les résidents se sont retrouvés piégés : « Quand j’ai vu l’escalier englouti par les flammes, ceux des étages supérieurs ne pouvaient plus fuir. » Les victimes étaient principalement des femmes et des enfants. La tragédie met en lumière les défis persistants en matière de sécurité urbaine à Bukavu, où la construction rapide et non réglementée ainsi que les installations électriques de fortune créent des risques d’incendie constants.
La catastrophe est encore compliquée par la situation sécuritaire de la ville – depuis février 2025, Bukavu est sous le contrôle des rebelles de l’AFC-M23. Bien que le groupe rebelle se soit engagé à offrir aux victimes des funérailles dignes, le résident Ngwabuluka Jean a relayé les appels de la communauté à une intervention gouvernementale : « Nous n’avons plus rien ».
