Le Nigeria connaît une escalade dangereuse des attaques armées et des enlèvements massifs, ce qui a poussé le président Bola Tinubu à annoncer un important train de mesures sécuritaires. Celles-ci incluent le recrutement de 30 000 nouveaux policiers et le retrait de milliers d’agents actuellement affectés à la protection des personnalités politiques pour les redéployer dans les rues, dans une tentative de contenir des crises qui se répètent à une cadence sans précédent. Ces mesures interviennent après l’enlèvement de plus de 300 élèves d’une école catholique dans l’État du Niger. Cinquante d’entre eux ont réussi à s’échapper et à rejoindre leurs familles, mais plus de 250 élèves et 12 enseignants restent aux mains des ravisseurs, dans l’une des pires opérations d’enlèvement enregistrées dans le pays.
Cette dégradation sécuritaire s’inscrit dans un contexte de pressions internationales croissantes. Bola Tinubu fait l’objet d’un examen sévère après que le président américain Donald Trump a menacé de prendre des « mesures militaires » contre le Nigeria, en réponse à ce qu’il a qualifié de « persécution des chrétiens » par des groupes armés. Bola Tinubu a affirmé qu’il suivait « minute par minute » l’évolution de la situation sécuritaire, déclarant : « Nous ne reculerons pas… Chaque Nigérian a droit à la sécurité », alors que monte l’inquiétude face à une vague d’enlèvements qui risque de replonger le pays dans une vaste période de chaos sécuritaire.
Des rapports européens alertent sur le fait que plus de 100 000 policiers nigérians servent actuellement de gardes du corps personnels à de hauts responsables politiques au lieu de protéger les citoyens, ce qui aggrave la lenteur des réponses aux crimes, laisse les communautés vulnérables aux attaques et s’ajoute à la corruption et au manque de ressources.
