Selon un rapport de la Banque mondiale, basé sur des mesures satellitaires et des données économiques mondiales, la Terre perd environ **324 milliards de mètres cubes d’eau douce par an surtout en Afrique **, principalement à cause du gaspillage et de l’épuisement des ressources souterraines. Ce volume perdu suffirait à couvrir les besoins annuels en eau de près de **280 millions de personnes**. Chaque année de cette perte aggrave donc les risques pour les communautés déjà au bord de la sécheresse. L’étude se concentre sur le **sécheresse continentale** (c’est-à-dire la diminution à long terme des réserves d’eau douce stockées sur les continents) et met en lumière les régions où la consommation d’eau augmente le plus rapidement et où les populations sont les plus vulnérables.
Des chercheurs de l’Université de Twente (Pays-Bas) ont combiné :
– des données satellitaires sur les eaux de surface, l’humidité des sols et les réserves souterraines,
– des informations détaillées sur l’utilisation des terres, les cultures et le climat.
Ils ont calculé la consommation d’eau sur une grille mondiale de 10 km × 10 km, révélant ainsi des tendances locales souvent masquées par les moyennes nationales.
Les principales conclusions :
De nombreuses régions sont déjà dans la **zone rouge**, particulièrement celles qui dépendent de rivières en diminution et de nappes phréatiques surexploitées. Les zones les plus touchées combinent souvent :
– une forte densité de population,
– une agriculture intensive.
Dans ces contextes, même de petites baisses des réserves d’eau peuvent avoir des conséquences majeures sur les prix alimentaires, l’emploi et les migrations.
Qui consomme le plus d’eau ?
– L’**agriculture** représente environ **70 %** des prélèvements d’eau douce dans le monde (selon l’UNESCO).
– L’industrie et l’eau potable se partagent le reste.
Une grande partie de l’eau utilisée en agriculture est « perdue » localement : elle s’évapore ou est transpiration par les plantes et retourne dans l’atmosphère. Une fois passée dans les champs, elle n’est plus disponible pour d’autres usages locaux. L’étude montre que **les changements dans les pratiques agricoles** ont souvent un impact beaucoup plus important sur la consommation totale d’eau que les évolutions dans l’industrie ou les comportements domestiques.