Le Parlement sénégalais a adopté la loi de finances générale pour l’année 2026, une mesure que le gouvernement présente comme visant à restaurer la « crédibilité des finances publiques » de l’État, alors que le pays traverse une situation financière délicate marquée par des niveaux élevés d’endettement et un blocage des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI). L’adoption du budget intervient dans un contexte économique tendu, la dette publique du Sénégal dépassant les 130 % du PIB selon les estimations du FMI, tandis que les discussions récentes avec l’institution financière internationale n’ont pas abouti à un accord sur un nouveau programme d’aide, ce qui réduit la marge de manœuvre des autorités.
Sur le plan des recettes, le gouvernement mise essentiellement sur une accélération du rythme de la croissance économique l’année prochaine, visant à porter le taux de croissance d’environ deux points pour atteindre 5,5 % en 2026, contre 3,7 % attendu en 2025, et ce sans compter les secteurs de l’agriculture et des hydrocarbures. Dans ce cadre, les autorités comptent sur l’imposition de nouvelles taxes couvrant le pétrole, le riz, les transactions par téléphone mobile, ainsi que le tabac, afin de générer rapidement des ressources pour le Trésor, parallèlement, le gouvernement prévoit de continuer à recourir à l’emprunt sur les marchés financiers pour refinancer ses dettes échues, selon les documents budgétaires, l’État doit mobiliser plus de 4,3 trillions de francs CFA pour honorer ses engagements.
Du côté des dépenses, le nouveau budget confirme la poursuite de la politique d’investissements structurels, avec un accent particulier sur le développement des infrastructures et le renforcement du capital humain. Ces investissements incluent la réhabilitation des routes, la modernisation des aéroports régionaux, le soutien aux centres de santé, ainsi que le développement des universités et des établissements d’enseignement supérieur. La mise en vigueur de la loi de finances reste conditionnée à sa promulgation officielle par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pour que commencent à s’appliquer ces orientations financières et économiques sur lesquelles on compte pour relancer la croissance, malgré les défis et les craintes qui les entourent.