Le Parlement zambien a approuvé, à une écrasante majorité, un projet de loi visant à modifier certaines dispositions de la Constitution relatives aux élections, dans une démarche qui a suscité un vaste débat entre le gouvernement et l’opposition, au milieu de craintes que ces amendements ne confèrent un avantage au président Hakainde Hichilema et à son parti au pouvoir, le « Front uni pour le développement national », lors des élections prévues en août 2026. Bien que le gouvernement ait décrit la loi comme un « pacte avec le peuple zambien pour renforcer la justice », l’opposition politique et les groupes de la société civile ont considéré que les amendements ont été adoptés à la hâte et qu’ils visent à consolider l’influence du président et de son parti.
Au total, 131 députés ont voté en faveur de la loi, contre seulement deux voix contre, dans une scène reflétant la profonde division au sein de la scène politique. Les amendements incluent une augmentation du nombre de sièges parlementaires élus, ce que le gouvernement a présenté comme une mesure visant à élargir la base de la représentation populaire. La loi prévoit également l’allocation de 40 sièges aux femmes, aux jeunes et aux personnes handicapées, dans une tentative d’intégrer les catégories marginalisées dans le processus politique. L’un des points les plus controversés est également la suppression de la limite maximale de deux mandats électoraux pour les maires, ce que les opposants ont vu comme une porte ouverte à la consolidation de l’influence locale.
Cependant, la ministre de la Justice, Princess Kasune, a affirmé que ces mesures renforcent une représentation équitable et ouvrent la voie à une participation plus large à la vie politique. Les tensions politiques dans le pays, qui compte environ 22 millions d’habitants, se sont récemment manifestées dans le différend autour des funérailles de l’ancien président Edgar Lungu, leader du parti « Front patriotique », décédé en juin en Afrique du Sud. La famille a en effet refusé le rapatriement du corps au pays en protestation contre le désir du président Hichilema de présider les cérémonies funéraires, considérant cela comme une ingérence politique dans un événement familial.