Le 27 février 2025, plusieurs anciens présidents africains se sont réunis en Afrique du Sud pour signer la « Déclaration du Cap », visant à réduire le fardeau de la dette sur le continent. Cependant, la participation de l’ancien président sénégalais Macky Sall a suscité une vive indignation dans son pays, intervenant quelques jours seulement après la publication d’un rapport judiciaire révélant un scandale de « dette cachée » menaçant la stabilité économique du Sénégal, selon Africa Report. M. Sall a rejeté les accusations portées par les nouvelles autorités, les qualifiant de « mascarade politique », et affirmant que la Cour des comptes auditait les comptes publics chaque année.
Mais la question que se posent les observateurs, comme le rapporte Africa Report, est la suivante : comment des obligations financières estimées à environ 13 milliards de dollars ont-elles pu rester hors des registres officiels durant tout son mandat ? La mission du FMI a expliqué que les organes de contrôle sénégalais eux-mêmes ont révélé une « intention manifeste de dissimuler ces dettes », car les prêts n’apparaissaient ni dans les statistiques officielles ni dans les documents budgétaires, selon des déclarations rapportées par le site web. Une analyse publiée par le Laboratoire de financement du développement en décembre 2024, et citée par Africa Report, a montré que l’écart entre la dette déclarée par le gouvernement et sa dette réelle a commencé à se creuser en 2018, atteignant son pic en 2023, lorsque Dakar a annoncé une dette extérieure de 17 milliards de dollars, tandis que le centre l’estimait à 22,5 milliards de dollars.
Au cours de la dernière décennie, Sall a lancé le « Plan Sénégal en essor », qui a intégré au pays des projets d’infrastructures massifs : 2 000 kilomètres de routes, un nouvel aéroport, un vaste programme d’électrification qui a porté la couverture de 47 % à 70 %, et une ligne ferroviaire régionale à grande vitesse dont le coût a dépassé 1,2 milliard d’euros. Cependant, des économistes ont déclaré au site web que certains choix étaient des « paris hasardeux » et que les dépenses étaient davantage consacrées à des projets ostentatoires qu’à des projets de développement.