La République démocratique du Congo (RDC) a annoncé hier la prolongation de la suspension des exportations de cobalt pour trois mois supplémentaires, une mesure visant à enrayer l’effondrement brutal des prix de ce métal stratégique. Cette décision, initialement instaurée en février dernier, intervient alors que le cobalt est un élément clé dans la fabrication des batteries pour véhicules électriques, ce qui rend les actions de la RDC, plus grand producteur mondial de ce métal, directement influentes sur le marché international.
Les prix du cobalt ont connu une chute drastique au cours des deux dernières années, passant de plus de 80 000 dollars à environ 33 000 dollars par tonne, causant des pertes importantes pour l’économie congolaise, dont les exportations dépendent à hauteur de 20 % de cette ressource essentielle. L’Autorité de régulation des minerais stratégiques (ARECOMS) a expliqué que la prolongation de la suspension était motivée par la persistance d’un important excédent sur les marchés mondiaux. Elle a précisé qu’une décision définitive concernant la levée ou une nouvelle prolongation de l’interdiction serait prise en septembre prochain.
Parallèlement, Kinshasa envisage d’imposer des quotas d’exportation pour réguler le marché, une mesure soutenue par certaines grandes entreprises comme Glencore, mais qui rencontre l’opposition d’autres acteurs, notamment le géant chinois CMOC. Ce débat survient alors que la demande mondiale de cobalt croît rapidement, portée par l’essor de l’industrie de la mobilité électrique. La RDC cherche, à travers cette stratégie, à renforcer son influence sur un marché en pleine transformation et à rééquilibrer l’offre et la demande mondiales.
