Six mois après le démantèlement du système d’aide internationale américain, les effets choquants commencent à se faire sentir sur le continent africain, qui recevait auparavant un tiers de l’aide de Washington, selon un article du journal français Le Monde. Le journal considérait que la décision de l’administration Trump, en janvier dernier, de suspendre l’aide étrangère au développement pour 90 jours avait provoqué un choc majeur sur le continent africain, suite à la fermeture de l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
Trump avait alors déclaré : « Les Américains ne devraient pas payer d’impôts pour financer des gouvernements défaillants dans des pays lointains », pointant du doigt l’Afrique, qui, selon lui, s’était montrée particulièrement « ingrate » envers la « générosité américaine ». Selon les chiffres cités par Trump, le continent africain a reçu 165 milliards de dollars depuis 1991, mais n’a voté en faveur des États-Unis aux Nations Unies que sur 29 % des résolutions soumises à l’Assemblée générale. Il a souligné qu’il s’agissait du « taux le plus bas au monde » et que le choix de cet indicateur constituait une nouvelle manifestation de la vision commerciale et transactionnelle de Trump en matière de relations internationales, même avec les pays les plus pauvres, selon Le Monde.
L’administration Trump a mis en place un nouveau mécanisme dans ses relations internationales sous le slogan « Le commerce plutôt que l’aide ». Le Département d’État, désormais responsable de la politique de coopération internationale, a averti que « la générosité américaine, si elle se poursuit, sera ciblée et limitée dans le temps ». Il a également déclaré qu’elle serait orientée vers « les pays qui ont démontré leur capacité et leur volonté de s’aider eux-mêmes » et vers des politiques renforçant le secteur privé, d’autant plus que les entreprises américaines en bénéficieront. Le Monde a commenté : « Personne ne nie à Trump le droit de remettre en question l’efficacité du système de coopération internationale, sa bureaucratie, ses effets négatifs sur la dépendance ou son coût pour les finances publiques américaines », ajoutant que « la brutalité avec laquelle il a exercé ce droit a conduit, après six mois, à un effondrement complet du soutien ».
