L’administration américaine a réduit à 15 % les droits de douane sur les importations en provenance du Royaume du Lesotho, alors que le pays était menacé de droits de douane pouvant atteindre 50 % depuis avril dernier, soit le taux le plus élevé parmi les partenaires commerciaux de Washington. Cette décision fait suite à un décret exécutif prévoyant une révision des droits de douane réciproques avec des dizaines de pays, conformément à ce que l’administration américaine a qualifié de principe de « réciprocité ». Washington a affirmé que le Lesotho imposait des droits de douane pouvant atteindre 99 % sur les produits américains, une affirmation démentie par les autorités du royaume, qui ont confirmé ne disposer d’aucune information sur la base de calcul de ce taux par la Maison Blanche.
Les États-Unis ont annoncé une nouvelle série de droits de douane en avril dernier, mais en ont temporairement suspendu l’application afin de permettre aux pays concernés de négocier. L’incertitude entourant ces menaces a toutefois incité de nombreux importateurs américains à annuler leurs commandes de produits textiles en provenance du Lesotho, entraînant des licenciements massifs dans le secteur. Dans des déclarations à Reuters, Teboho Kopley, propriétaire d’Afri-Expo, une entreprise exportatrice de jeans, a déclaré que le maintien de droits de douane élevés « nous contraint à abandonner le marché américain et à rechercher d’urgence d’autres marchés ». Le Lesotho, petit pays montagneux entouré par l’Afrique du Sud, dépend fortement des exportations de textiles vers les États-Unis, en vertu d’accords commerciaux qui lui confèrent un accès préférentiel au marché américain.
Cependant, les récentes tensions commerciales ont suscité des inquiétudes quant à la perte de ces avantages, alors que le pays est confronté à des difficultés économiques croissantes.
