Economie

Les institutions financières africaines se tournent vers les marchés mondiaux pour compenser le retrait des donateurs

Face à la diminution du soutien occidental, les institutions financières publiques en Afrique accélèrent la diversification de leurs sources de financement à travers les marchés mondiaux, marquant un tournant stratégique dans les mécanismes de développement sur le continent, avec la prise de fonction du Mauritanien Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) en septembre prochain, une mission clé se profile : attirer des capitaux privés pour compenser le désengagement des donateurs traditionnels, notamment les États-Unis, qui ont récemment annoncé une réduction de leur financement à la BAD de plus de 550 millions de dollars, incluant l’arrêt du soutien au Fonds africain de développement, le bras dédié aux prêts concessionnels pour les pays les plus pauvres du continent.

Ce retrait, qui coïncide avec une réduction de l’aide britannique et allemande, a conduit le Fonds à revoir à la baisse son plan d’augmentation de capital de 25 milliards de dollars cette année. En contrepartie, le Fonds a annoncé une initiative inédite : l’émission d’obligations internationales à partir de 2027, pour un montant de 5 milliards de dollars tous les trois ans, dans le but de rejoindre un groupe croissant d’institutions africaines recourant aux marchés pour élargir leur base de financement. Bien que la BAD possède une longue expérience dans l’émission d’obligations, la tâche s’avère plus complexe pour des fonds comme le Fonds africain de développement, qui finance des pays confrontés à des crises ou des conflits et accorde souvent des prêts à des taux symboliques ou nuls.

Le Fonds fait face à un défi majeur : concilier l’emprunt à des taux de marché avec des prêts à des conditions concessionnelles, ce qui soulève des questions sur la viabilité de ce modèle. Des experts avertissent que la dépendance croissante aux instruments de marché pourrait inciter les donateurs à réduire davantage leurs contributions, arguant que les institutions sont désormais capables de s’autofinancer, de plus, la hausse des coûts d’emprunt pourrait exercer une pression pour transformer les subventions en prêts et augmenter les taux d’intérêt, à un moment où de nombreux pays africains font face à des difficultés financières accrues.

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