Avec son style de communication caractéristique, le président américain Donald Trump a qualifié de « bonne question » une interrogation d’un journaliste sur la possibilité que son administration reconnaisse l’indépendance de Somaliland en échange de la réinstallation de déplacés de Gaza dans cette région sécessionniste. Il a surpris tout le monde en ajoutant qu’ils « y travaillent actuellement ». Cette réponse constitue la première déclaration officielle américaine évoquant la possibilité pour Washington d’accorder à Somaliland, situé au nord de la Somalie, la reconnaissance tant attendue. Une telle décision pourrait représenter un tournant géopolitique majeur, avec des implications profondes, allant de la dynamique interne de Somaliland à la cohésion de la Somalie telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Durant son premier mandat, l’administration Trump avait déjà manifesté un vif intérêt pour Somaliland. Depuis le début de son second mandat, les spéculations sur une possible reconnaissance de l’indépendance de la région se sont intensifiées, portées par des voix influentes au sein du camp républicain, notamment le sénateur du Texas Ted Cruz. Ce projet a atteint son apogée officielle, jusqu’à présent, avec l’annonce de Trump lors d’une conférence de presse, le 8 août, à l’occasion de la signature d’un accord de paix entre les dirigeants de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie. Il a déclaré que son administration examinait des rapports indiquant que Somaliland s’était dit prêt à accueillir des déplacés de Gaza en échange de la reconnaissance de son indépendance par les États-Unis.
Pour expliquer ce possible revirement par rapport à la politique de « la Somalie une et indivisible », soutenue jusqu’ici par les États-Unis comme stratégie officielle, une analyse du Centre arabe pour la recherche et les études politiques sur la politique étrangère attendue de Trump apporte quelques éclaircissements. Selon cette analyse, cette politique privilégie les intérêts américains immédiats, adopte une vision sceptique des accords internationaux multilatéraux et des conventions diplomatiques traditionnelles, et favorise une approche de la politique étrangère basée sur des transactions de type commercial, avec une imprévisibilité marquée dans ses prochaines étapes.
