Le président angolais João Lourenço a officiellement annoncé la création de l’Agence spatiale angolaise, une étape décrite comme cruciale pour renforcer l’indépendance technologique du pays et élargir l’utilisation des données satellitaires. Cette décision s’inscrit dans le cadre du Programme spatial national, un an après la mise en service du satellite « Angosat-2 » en 2023. Ce satellite constitue une composante essentielle du projet « Connecta Angola », fournissant des services de communication à plus de 150 zones rurales réparties dans 16 des 18 provinces du pays, contribuant ainsi à réduire la fracture numérique entre les villes et les zones reculées.
Avec la création de cette nouvelle agence, l’Angola ambitionne de passer du statut de consommateur de technologies spatiales à celui de producteur et développeur. Cette orientation s’appuie sur l’existence d’une infrastructure de contrôle au sol, d’une main-d’œuvre qualifiée comptant plus de 300 spécialistes, et d’une base de télécommunications dépassant les 25 millions d’abonnés en 2024. Cependant, le chemin est semé d’embûches. Le directeur général du Bureau national de gestion du programme spatial, Zolana Rui João, a reconnu que « l’environnement favorable aux études spatiales en Afrique reste limité », il a souligné que les principaux défis résident dans le manque de financement, les infrastructures insuffisantes et la pénurie de compétences humaines, ce qui freine l’engagement des jeunes dans les initiatives spatiales.
La nouvelle agence sera chargée de diriger la stratégie spatiale nationale, de gérer les projets existants, de développer les compétences locales et de réglementer les aspects juridiques des activités spatiales. Elle œuvrera également à promouvoir l’innovation et à établir des partenariats avec le secteur privé, tant au niveau local qu’international, dans un contexte où l’économie spatiale africaine affiche des indicateurs de croissance en hausse.
