Le complexe « Loulo-Gounkoto », appartenant à la société minière Barrick Gold, a repris ses opérations au Mali après plus de neuf mois d’arrêt, sous une gestion temporaire désignée par les autorités judiciaires, selon des sources citées par l’agence Bloomberg. Cette mine, l’un des principaux actifs de l’entreprise canadienne en Afrique de l’Ouest, avait été fermée en janvier dernier suite à l’escalade des tensions avec le gouvernement militaire de Bamako. La crise s’est intensifiée jusqu’en juin, lorsque qu’un tribunal malien a nommé l’ancien ministre de la Santé et comptable Soumana M’Kadji pour gérer le complexe pendant six mois, après un différend incluant une interdiction d’exportation et l’arrestation d’employés.
Selon l’agence, la production a repris à la fin de la semaine dernière après un accord sur le paiement des arriérés dus aux sous-traitants. Le ministre malien des Mines, Amadou Keita, avait déclaré en juin que l’administration temporaire travaillerait à « relancer les opérations, payer les salaires des travailleurs et produire de l’or pour l’économie nationale ». Aucun commentaire n’a encore été émis par les représentants de Barrick ou par M’Kadji concernant les récents développements. Un porte-parole du ministère des Mines a précisé que le ministère n’est pas directement impliqué dans la gestion des opérations, qui relève entièrement de l’administration temporaire.
La fermeture a affecté plusieurs entreprises sous-traitantes, dont Maxam, Sandvik Group et Eitasi Drilling, certaines n’ayant pas répondu aux demandes de commentaires. L’année dernière, le complexe avait produit environ 723 000 onces d’or. Cependant, la prise de contrôle temporaire par l’État a privé Barrick des bénéfices liés à la forte hausse des prix de l’or au cours des deux dernières années. Barrick engage actuellement des procédures d’arbitrage contre le Mali et a déposé des recours devant les tribunaux de Bamako concernant l’arrestation de quatre de ses employés depuis novembre dernier, niant les accusations de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. L’entreprise a également indiqué que les autorités avaient saisi une tonne d’or sur le site, et attend des clarifications sur son sort.