Généralement, l’image mentale traditionnelle des ânes les associe simplement à des animaux utilisés pour transporter des charges lourdes. Cependant, la réalité montre que ces animaux ont des contributions économiques et sociales particulières dans les communautés rurales et semi-urbaines à travers le monde. Dans bon nombre de ces régions, la possession d’ânes représente un moyen d’échapper à la pauvreté extrême, car ils fournissent une source de revenu directe ou durable. À l’heure actuelle, les ânes ne sont plus seulement un outil de service, mais sont devenus le pivot d’un commerce qui influence le cours des relations entre les États. La relation entre la Chine et certains pays africains en est un modèle illustrant cet impact et cette interconnexion.
Une étude préparée par le Centre Al-Ahram pour les études s’est penchée sur ce sujet, qui relève des nouveautés économiques et de leurs effets sur les relations entre les États. L’étude, rédigée par la chercheuse Rana Ahmed et intitulée « L’économie des ânes : la croissance de la demande chinoise pour l’« ejiao » et son impact sur l’Afrique », a discuté de la demande chinoise croissante pour les ânes d’Afrique, de ses conséquences négatives, et des mesures prises par ces pays pour limiter l’exportation de cette richesse animale qui n’avait pas d’importance par le passé. L’étude a indiqué que récemment, le commerce des peaux d’ânes est apparu comme la plus grande menace pour les ânes et les communautés qui en dépendent, motivé par la demande croissante pour le produit chinois « ejiao », un gélatine dérivé des peaux d’ânes, considéré comme un composant principal de la médecine traditionnelle chinoise.
Cette augmentation de la demande en Chine a accéléré le rythme d’abattage et d’exportation ou de contrebande des ânes de toute l’Afrique, exerçant des pressions inédites sur plusieurs économies du continent. L’étude a averti que l’abattage des ânes pour extraire leurs huiles et leurs peaux n’est pas une pratique récente, mais remonte à des milliers d’années. La substance extraite des peaux d’ânes, connue sous le nom d’« ejiao », fait partie de la médecine chinoise et a acquis une bonne réputation en raison de ses résultats satisfaisants dans le traitement de l’anémie, de la diminution du nombre de cellules sanguines ou des problèmes de reproduction.