Economie

Réforme numérique, retours réels : Leçons des Comores pour les économies émergentes d’Afrique

Lors de la récente conférence ministérielle de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED 16), un thème a particulièrement retenu l’attention : la transformation du commerce en Afrique dépendra de systèmes douaniers numériques et de données ouvertes qui fonctionnent comme des biens publics plutôt que comme des produits privés. Parmi les exemples cités, l’Union des Comores, petit État insulaire de l’océan Indien, a discrètement démontré comment cette transformation peut fonctionner, offrant des leçons précieuses pour des marchés bien plus vastes et complexes à travers le continent.

Les Comores n’occupent peut-être pas souvent les gros titres, mais leur expérience avec le Système automatisé des données douanières (ASYCUDA) de la CNUCED montre comment même les petites économies peuvent moderniser leurs systèmes frontaliers, réduire les coûts commerciaux et renforcer les recettes sans dépendre de fournisseurs commerciaux. Déployé dans plus de 100 pays, ASYCUDA est devenu la plateforme numérique de commerce la plus répandue en Afrique, standardisant la gestion douanière du Mozambique à Maurice, et inspire désormais des modèles de réforme dans les marchés émergents continentaux. Avec un PIB d’environ 1,55 milliard de dollars US et un commerce représentant près de 40 % de la production nationale, les Comores incarnent le type d’économie ouverte et dépendante des importations courant dans les États côtiers et insulaires d’Afrique.

Chaque heure gagnée à la frontière a un impact macroéconomique mesurable : baisse des prix à la consommation, hausse des recettes fiscales et amélioration de la compétitivité des exportations. Les résultats sont tangibles. Depuis l’adoption d’ASYCUDA World en 2017 et l’introduction d’une guichet unique électronique, les Comores ont connecté les douanes aux principales agences de régulation dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, des mines et de la pharmacie. De mars à octobre 2020 seulement, plus de 1 800 licences ont été traitées électroniquement. Les contrôles automatisés couvrent désormais 70 % des importations alimentaires, contre 30 % un an plus tôt, des progrès qui améliorent à la fois l’efficacité et la sécurité alimentaire.

  La Sadc adopte un nouveau protocole pour améliorer le secteur du tourisme
Ajouter un commentaire

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les plus lus

To Top