Les travaux de la Conférence sur l’agriculture numérique en Afrique ont démarré au siège de l’Union africaine, dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, avec la participation de responsables, d’experts et de décideurs venus de différentes régions du continent. Les intervenants ont unanimement souligné que la transformation numérique est désormais la pierre angulaire pour garantir la sécurité alimentaire et promouvoir une croissance agricole durable. L’objectif du sommet est de définir une feuille de route claire visant à renforcer l’innovation agricole et à mettre en place une infrastructure numérique continentale qui contribuera à réaliser la sécurité alimentaire et un développement économique durable.
Dans son discours d’ouverture, la vice-présidente de la Commission de l’Union africaine, l’ambassadrice Salma Malika Haddadi, a insisté sur le fait que l’agriculture numérique n’est plus une option ouverte au débat, mais une nécessité vitale pour la survie et la prospérité du continent face à des défis qui s’accélèrent. Elle a déclaré : « L’agriculture est l’artère vitale de notre continent. Elle fait vivre plus de 60 % de notre population et contribue de manière significative aux économies de nos pays ». Mme Haddadi a expliqué que la conférence se concentre sur l’élaboration de politiques agricoles tournées vers l’avenir, qui intègrent l’innovation numérique et soutiennent la transformation des systèmes agroalimentaires, afin de garantir un développement inclusif et durable dans tous les pays africains.
Au cours de la session, le ministre d’État éthiopien chargé de l’Agriculture, Eva Molita, a affirmé que la transformation agricole constitue un axe central de la vision du Premier ministre Abiy Ahmed, fondée sur l’innovation et la philosophie « Medemer » qui repose sur la responsabilité partagée et la prospérité collective. Il a déclaré : « Les défis de l’Afrique peuvent devenir ses plus grandes opportunités », soulignant le potentiel du continent lié à sa jeunesse et aux innovations technologiques. M. Molita s’est ensuite arrêté sur l’expérience éthiopienne de modernisation agricole : le pays a connu une expansion remarquable de l’irrigation, de la mécanisation et de l’adoption de cultures résistantes au climat, ainsi que le modèle de l’agriculture en clusters qui a réorganisé les agriculteurs en groupes de production et renforcé leur accès aux services numériques et aux intrants modernes, propulsant ainsi le pays vers l’autosuffisance alimentaire.