La Tunisie a soumis à ses 14 partenaires au Conseil de sécurité des Nations Unies un projet de résolution appelant Addis-Abeba à cesser de remplir le réservoir du barrage de la Renaissance, l’énorme projet hydroélectrique que l’Éthiopie construit sur le Nil Bleu et qui provoque un conflit entre elle et les pays en aval, l’Égypte et le Soudan.
Le projet de résolution précise que le Conseil de sécurité demande « à l’Égypte, à l’Éthiopie et au Soudan de reprendre leurs négociations à la demande du Président de l’Union africaine et du Secrétaire général des Nations Unies, afin de parvenir, dans les six mois, au texte d’un un accord contraignant pour remplir et gérer le barrage, selon le projet de résolution, cet accord contraignant devrait « assurer la capacité de l’Éthiopie à produire de l’énergie hydroélectrique à partir du barrage Renaissance tout en évitant des dommages importants à la sécurité hydrique des pays en aval ».
Dans le projet de résolution, le Conseil de sécurité appelle également « les trois pays à s’abstenir de toute déclaration ou action susceptible de compromettre le processus de négociation », et exhorte en même temps « l’Éthiopie à s’abstenir de continuer unilatéralement à remplir le barrage de la Renaissance réservoir », l’Egypte a indiqué lundi soir que l’Ethiopie l’avait officiellement informée du démarrage de la deuxième phase de remplissage du lac du barrage de la Renaissance, exprimant son rejet catégorique de cette mesure. Mardi, Khartoum a déclaré avoir reçu la même notification d’Addis-Abeba.
La décision éthiopienne menace d’attiser les tensions entre les trois pays, tandis que la Tunisie, membre non permanent du Conseil de sécurité, a demandé jeudi une réunion publique d’urgence du conseil pour discuter de la question, selon des sources diplomatiques, il est prévu que l’Egypte et le Soudan soient représentés à la réunion au niveau ministériel. L’Éthiopie participera à la session, malgré son opposition à sa tenue, depuis 2011, l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie négocient un accord sur le remplissage et l’exploitation du barrage Renaissance qu’Addis-Abeba est en train de construire pour devenir la plus grande source d’énergie hydroélectrique d’Afrique, avec une capacité prévue de 6 500 mégawatts.
