Les États-Unis et les Nations unies ont exhorté les dirigeants sud-soudanais à faire davantage pour préparer les élections attendues dans moins d’un an afin d’éviter une « catastrophe », « Comme je l’ai déjà annoncé, les élections peuvent être un moment d’édification de la nation, ou un désastre », a déclaré l’envoyé spécial de l’ONU pour le Soudan du Sud, Nicholas Haysom, au Conseil de sécurité. « Cela dépend en grande partie de la volonté politique et de l’action conjointe des dirigeants du Soudan du Sud », a-t-il ajouté, afin de « travailler vers une véritable démocratie », l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré que le gouvernement du Sud-Soudan doit agir rapidement pour mettre en œuvre les termes de l’accord visant à relancer le processus de paix.
« Cela signifie le processus de rédaction d’une constitution inclusive, la réforme de la gestion des fonds publics, les dispositions de sécurité transitoires et les mécanismes judiciaires transitoires », a-t-elle ajouté.
« Malheureusement, le gouvernement du Soudan du Sud est en retard dans le respect des critères électoraux » énoncés dans l’accord, a-t-elle ajouté, au moment où une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU est attendue le 15 mars pour renouveler pour un an la mission de maintien de la paix au Soudan du Sud (qui compte parmi les plus coûteuses pour l’ONU puisque son budget annuel dépasse le milliard de dollars), Haysom a demandé que le déploiement reste à son niveau actuel (17 000 soldats et 2 100 policiers), « Nous attendons une mission suffisamment flexible pour soutenir la tenue d’élections libres et équitables, à la demande du gouvernement », a-t-il déclaré.
L’ONU a prévenu que le Soudan du Sud, qui a accédé à l’indépendance en 2011, pourrait replonger dans la guerre moins d’un an avant la date des élections. Le plus jeune pays du monde connaît une instabilité chronique depuis son indépendance du Soudan, et entre 2013 et 2018, une guerre civile sanglante a éclaté entre le président Salva Kiir et son adversaire historique, Riek Machar, qui a tué 400 000 personnes et contraint des millions de personnes à fuir.
