Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien, a attendu la dernière minute pour s’exprimer, c’était une façon de prouver aux Ivoiriens et à son grand rival, le président Alassane Ouattara, qu’il peut encore influencer le jeu politique.
Ses amis proches l’ont juré il y a quelques jours – Gbagbo ne parlerait pas tant qu’il n’aurait pas été complètement libre et rentré chez lui en Côte d’Ivoire. Mais, comme il l’expliquait dans une interview accordée de Bruxelles à TV5 Monde, il a finalement décidé de prendre la parole à cause du «désastre» qui, selon lui, attend son pays après l’élection présidentielle prévue samedi 31 octobre.
«Je vois que les querelles nous mènent à l’abîme. En tant qu’ancien président de la république, ce ne serait pas responsable si je me taisais », a-t-il expliqué, vêtu d’un costume sombre et les cheveux blanchis par le temps.
Pourquoi a-t-il fait ce choix? Tout d’abord pour montrer qu’il est toujours là et qu’il entend toujours influencer le jeu politique ivoirien.
En ces temps troublés, dit-il, il veut «expliquer ce qui lui semble être la bonne direction», satisfaisant au passage ses nombreux partisans en Côte d’Ivoire, ces partisans «Gbagbo ou personne» qui, depuis des années, ont guettaient le moindre signe de leur mentor exilé.
Enfin, les apparitions publiques de Ouattara ces derniers jours, au cours desquelles le chef de l’État a régulièrement discuté du cas de Gbagbo, l’ont poussé à réagir.
Alors que le spectre d’une nouvelle crise postélectorale se profile 10 ans après celle qui l’a évincé du pouvoir et l’a conduit derrière les barreaux de la CPI, l’ex-président a déclaré qu’il jouait la carte du calme. «Les gens doivent s’asseoir pour discuter et négocier. Il est encore temps de le faire…. Il est encore temps de le faire… Avec la discussion et la négociation, vous pouvez résoudre beaucoup de problèmes », a-t-il déclaré.
