Dans un geste surprise, l’ambassadeur de Russie à Asmara Igor mozgu a annoncé que son pays organiserait des exercices militaires conjoints avec la marine érythréenne dans le cadre des activités menées par la frégate russe « Maréchal Shaposhnikov » sur les côtes érythréennes entre le 28 mars et le 5 avril 2024, le « Maréchal Shaposhnikov » est le premier navire russe à mener ce type d’exercices avec l’armée érythréenne depuis l’indépendance de cette dernière en 1993.
Alors que les médias érythréens ont annoncé le lien entre cette visite et la commémoration du 30e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, le contexte enflammé de la région méridionale de la mer Rouge et les luttes d’influence des puissances internationales et régionales y posent une vision géopolitique plus large, « La guerre de la Russie en Ukraine ravive la mer Rouge en tant que route pétrolière vitale », avec ce titre, Bloomberg a résumé la grande importance que ce corridor stratégique est devenu pour Moscou, alors que les sanctions européennes consécutives au déclenchement de la guerre ukrainienne ont conduit Moscou à étendre ses exportations de carburant vers l’Asie par cette artère étroite, selon les données rapportées par l’Energy Information Administration des États-Unis, les exportations de pétrole en provenance de Russie représentaient 74% du trafic pétrolier en direction du sud via le canal de Suez au premier semestre 2023, contre 30% en 2021, et la plupart de ces expéditions sont destinées à l’Inde et à la Chine via Bab al-Mandab.
En revanche, la région du Moyen-Orient-en particulier l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis – a augmenté ses importations de produits pétroliers raffinés en provenance de Russie en 2022 et au premier semestre 2023 afin de produire, stocker ou réexporter de l’électricité.
Malgré certaines analyses selon lesquelles la Russie n’a pas été affectée par les troubles sécuritaires causés par les attaques des Houthis, la tentative américaine de remodeler le système de sécurité au sud de la mer Rouge ne peut être considérée avec confiance à Moscou, où Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe, a qualifié les attaques américano-britanniques contre les Houthis d’illégales.
