« L’armée britannique m’ouvre véritablement des portes », a déclaré Holly Tate, haute-commissaire britannique au Malawi, résumant le rôle essentiel de la « diplomatie de sécurité » dans le maintien du rôle important de Londres sur le continent africain. Ces dernières années, Londres a utilisé le symbole de la coopération militaro-sécuritaire pour renforcer son influence géopolitique et s’engager dans ce que de nombreux observateurs qualifient de « seconde ruée vers l’Afrique », en nouant des partenariats avec les pays africains et en exploitant un réseau d’outils allant de la formation militaire à la participation aux missions de sécurité de l’ONU sur le continent.
Le Brexit a marqué un tournant décisif, incitant Londres à redessiner son réseau d’alliances internationales et à redéfinir son rôle mondial en renforçant sa stratégie de « Grande-Bretagne mondiale ». En mars 2021, le gouvernement de l’ancien Premier ministre Boris Johnson a publié l’analyse la plus complète des questions de politique étrangère et de sécurité, fournissant un cadre global pour l’engagement du Royaume-Uni à l’étranger jusqu’en 2030. Cette vision s’engageait en faveur d’un engagement multiforme en Afrique afin de servir le rôle mondial du Royaume-Uni, notamment en matière d’investissement économique et de développement. Elle soulignait notamment la nécessité de jouer un rôle actif dans les questions militaires et de sécurité, notamment en soutenant la résolution des conflits, le maintien de la paix, la réponse aux préoccupations sécuritaires, la lutte contre le terrorisme et le renforcement de la coopération en matière de défense avec les pays du continent.
L’influence croissante des puissances internationales et régionales en Afrique a également incité le Royaume-Uni à jouer un rôle actif pour sécuriser ses intérêts économiques et les investissements de ses entreprises sur le « continent du futur ». Une étude du Royal United Services Institute (RUSI) souligne ce qu’il décrit comme un « environnement international de plus en plus concurrentiel » qui pose des défis aux stratèges londoniens en Afrique de l’Est. Par son activité militaire, la Grande-Bretagne cherche à garantir la liberté de navigation et à assurer la continuité des flux de marchandises et d’énergie vers l’Europe via d’importantes voies maritimes stratégiques telles que le détroit de Bab el-Mandeb et le golfe de Guinée, où la marine britannique joue un rôle majeur.
