Une source locale a annoncé la mort de plusieurs soldats dans une attaque contre un poste militaire à Iknéouane, dans l’ouest du Niger, près du Mali, revendiquée par l’État islamique. La source, qui a requis l’anonymat, a déclaré : « Une attaque a bien eu lieu contre un poste militaire à Iknéouane, dans le département de Tillia. Des pertes ont été enregistrées parmi les forces de défense et de sécurité ». Dans un communiqué, l’État islamique a revendiqué l’attaque, affirmant avoir tué « environ quarante » membres des forces nigériennes. Le régime militaire, au pouvoir à Niamey depuis près de deux ans, communique peu sur ces attaques qui suscitent une profonde tristesse à travers le pays, notamment dans la zone des trois frontières entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Selon le journal gouvernemental *Sahel*, le général Abdourahamane Tiani, chef du régime militaire, a émis un décret lundi remplaçant le gouverneur de la région de Tahoua, qui inclut le département de Tillia, visé par l’attaque la veille. Le colonel Amrou Tawaiye a été remplacé par le colonel Souleymane Amadou Moussa. Aucun motif officiel n’a été donné pour ce changement. Le département de Tillia accueille également la deuxième édition de manœuvres militaires du 15 mai au 4 juin, réunissant les armées des pays de l’Alliance des États du Sahel (Niger, Mali, Burkina Faso), ainsi que le Tchad et le Togo, selon la télévision officielle. Ces exercices, nommés *Tarhanakal* (« amour de la patrie » en langue tamasheq), se déroulent au centre d’entraînement des forces spéciales de Tillia, financé par l’Allemagne et opérationnel depuis juillet 2021.
En septembre 2022, les États-Unis ont fourni à ce centre des équipements militaires d’une valeur de 13 millions de dollars (plus de 8,5 milliards de francs CFA), comprenant principalement divers véhicules, dont des blindés. Le régime militaire, arrivé au pouvoir à Niamey par un coup d’État en juillet 2023, revendique une politique de souveraineté, notamment sur le plan militaire. Il a expulsé les forces françaises et américaines engagées dans la lutte contre les groupes armés de son territoire, et les États-Unis ont retiré leur base de drones dans le nord du pays en mars 2024.
