Les groupes armés islamistes ont intensifié leur rébellion dans le nord-est du Nigeria, attaquant des dizaines de bases militaires fortifiées depuis le début de l’année, ce qui représente un revers pour les efforts du président nigérian Bola Tinubu visant à rétablir la stabilité sécuritaire dans le pays le plus peuplé d’Afrique. Selon l’agence Bloomberg, les données collectées par l’entreprise d’analyse des risques « Scerist » révèlent environ 45 incidents confirmés rien qu’au mois de mai dernier, le chiffre le plus élevé enregistré depuis mai 2020. Bloomberg précise que la plupart de ces attaques sont attribuées à un groupe connu sous le nom de « Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique », une branche de l’organisation État islamique apparue en 2016.
La dernière de ces attaques a eu lieu dans l’État de Borno, dans le nord-est du pays, le 26 mai dernier. Bloomberg cite Mikolaj Godson, analyste basé à Lagos et travaillant pour la société de conseil « Control Risks », qui explique que le groupe cherchait auparavant à s’étendre vers le centre du Nigeria, mais a récemment recentré ses opérations sur le nord-est. Godson ajoute que cela lui a permis de « mener des attaques mieux coordonnées et à plus grande échelle ». Il souligne que les frappes récentes ont requis un haut niveau de coordination et de planification, ce qui indique une préparation de longue date. Cette escalade constitue un nouveau revers politique pour le président Tinubu, qui a pris ses fonctions il y a deux ans, faisant de la lutte contre la rébellion islamiste une priorité de son gouvernement.
Tinubu fait également face à une colère populaire croissante en raison d’une série de réformes économiques lancées pour améliorer les finances publiques, mais qui ont considérablement augmenté le coût de la vie. Il est à noter que le groupe le plus connu au Nigeria est « Boko Haram », qui tend à cibler les civils et s’est fait connaître mondialement en 2014 en enlevant plus de 270 écolières dans la ville de Chibok, dans le nord-est du pays.
