Un calme prudent a régné mardi dans la région du Darfour, dans l’ouest du Soudan, après des affrontements tribaux dans deux États différents, qui ont jusqu’à présent fait 155 morts et blessé des dizaines, et sont intervenus plus de deux semaines après la fin de la mission conjointe des forces de paix entre l’ONU et l’Union africaine dans la région.
La violence a commencé samedi entre des groupes arabes et d’autres membres de la tribu Masalit dans la ville d’El Geneina, la capitale de l’État du Darfour occidental, dans laquelle au moins une centaine de personnes ont été tuées et 132 autres blessées, selon le gouverneur de l’État, Muhammad Abdullah Al-Duma.
Les organisations travaillant dans le domaine de la protection de l’enfance ont confirmé que la violence s’était étendue à un camp abritant des personnes déplacées qui y avaient trouvé refuge pendant le conflit dans la région qui a débuté en 2003. Cinquante mille personnes ont été déplacées de leurs foyers à la suite de violences récentes, selon Save the Children, les autorités locales du Darfour occidental ont imposé un couvre-feu, et les forces sont arrivées dans l’État de Khartoum et d’autres États du Darfour pour contrôler la situation.
Parmi les personnes tuées dans les violences qui ont eu lieu samedi dans l’ouest du Darfour se trouve Syed Ismail Barakeh, un citoyen américain de Géorgie dont la famille a fui le conflit qui a ravagé le Darfour en 2003.
Son frère Yusumin a déclaré à l’AFP que Syed rendait visite à sa famille lorsque les violences ont éclaté et « a été abattu devant sa famille par des hommes armés qui sont entrés chez lui » à El Geneina.
Des affrontements similaires ont eu lieu lundi entre le groupe ethnique Fallata et la tribu arabe Rizeigat dans un village de l’État du Darfour Sud, faisant 55 morts et 37 blessés.
