Un haut responsable de la gendarmerie mauritanienne a déclaré que la question des réfugiés en provenance de la région du Sahel africain, arrivant dans la wilaya de Hodh Ech Chargui, représente désormais une menace pour la sécurité nationale en raison de leur grand nombre. Il a souligné que cette situation exige une attention sérieuse et un suivi rigoureux. Ces déclarations du colonel Ismaïl Ould Atigh ont été faites lors d’un séminaire organisé par le Centre sahélien d’expertise et de conseil à Nouakchott, consacré aux défis de la migration et du déplacement vers la Mauritanie, ainsi qu’à leurs répercussions sur la sécurité nationale, dans un contexte de montée de l’indice du terrorisme et d’instabilité dans les pays voisins.
Ould Atigh a indiqué que la wilaya de Hodh Ech Chargui, frontalière du Mali, abrite le camp de réfugiés de Mbera, le plus grand de ce type dans la région du Sahel africain. Il a précisé que cette wilaya, qui compte 37 municipalités et 2 600 villages, héberge 100 000 citoyens mauritaniens contre 300 000 réfugiés, dont 120 000 dans le seul camp de Mbera. Le colonel a souligné que cette situation constitue un véritable défi pour la sécurité mauritanienne, car elle pourrait permettre l’infiltration d’éléments de groupes terroristes à l’intérieur du vaste territoire mauritanien, qui s’étend sur 1 030 700 kilomètres carrés. Il a également noté que les zones maliennes frontalières de la Mauritanie abritent actuellement le Corps Africa, officiellement affilié à la Russie, remplaçant le groupe Wagner. Ce changement pourrait avoir des aspects positifs, mais il a insisté sur la nécessité d’un suivi minutieux et prudent.
Dans une interview précédente accordée au journal français *Le Figaro*, le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani avait déclaré que les migrants et les réfugiés avaient coûté cher à la Mauritanie, en particulier en termes de sécurité des frontières et de stabilité. Dans un contexte connexe, une analyse publiée mercredi par l’agence Reuters a indiqué que Nouakchott est soudainement devenue un point de tension croissante entre la Russie et l’Ukraine. Depuis 2022, la capitale mauritanienne est devenue une porte d’entrée pour l’acheminement de l’aide alimentaire en provenance d’Ukraine vers le camp de réfugiés de Mbera, situé à la frontière avec le Mali.
