La province de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, connaît une nouvelle vague d’atrocités, selon l’organisation Human Rights Watch, qui rapporte qu’un groupe armé lié à l’État islamique a intensifié les enlèvements d’enfants dans la région, marquant une escalade dangereuse du conflit en cours depuis des années. Selon les rapports de l’organisation, les enfants enlevés sont forcés de transporter des biens pillés, de travailler sous la contrainte, de contracter des mariages forcés, et même de participer aux combats.
Plus de 120 enfants auraient été enlevés au cours des dernières semaines seulement, dans un contexte d’incapacité évidente à les protéger ou à garantir leur retour en sécurité dans leurs communautés, localement connu sous le nom de « Al-Shabab », ce groupe n’a pas de lien direct avec son homonyme somalien, mais adopte des tactiques similaires en ciblant les civils, en particulier les enfants. L’organisation a documenté des cas d’enlèvements collectifs dans des villages tels que Momo, Chibau et Ntotwe, où des filles et des garçons ont été emmenés vers des destinations inconnues. Certains ont été libérés par la suite, mais le sort d’autres reste incertain.
De leur côté, les organisations de la société civile ont appelé le gouvernement mozambicain à respecter ses obligations constitutionnelles et internationales en matière de protection des enfants et à mettre en place des programmes efficaces pour réintégrer les survivants dans leurs communautés. La directrice exécutive du Forum des droits de l’enfant, Benilde Nhalivilo, a déclaré que le pays « manque d’une stratégie claire pour gérer le retour des enfants libérés de la captivité, ce qui aggrave leurs souffrances psychologiques et sociales ».
Cette escalade intervient dans un contexte de crises multiples dans la région, incluant la violence armée, le changement climatique et l’insécurité alimentaire, faisant de Cabo Delgado l’une des zones les plus négligées au monde en termes de besoins humanitaires.
