L’avocat et député ougandais Barnabas Tinkasiimere a été retrouvé lundi matin après avoir été victime d’une disparition forcée vendredi dans une station-service de la capitale, Kampala. L’homme a été retrouvé dans une banlieue de la ville, en mauvaise santé, portant des traces de torture, selon son épouse. Tinkasiimere, critique notoire du président Yoweri Museveni malgré son appartenance au parti au pouvoir, était porté disparu depuis plus de deux jours. Le Barreau ougandais a confirmé que l’enlèvement avait été perpétré par des « forces de sécurité armées équipées d’un drone » et a dénoncé ce qu’il a décrit comme une « dangereuse escalade » des pratiques répressives à l’approche des élections de janvier 2026.
Cette évolution intervient alors que Museveni, 80 ans, brigue un septième mandat après quatre décennies au pouvoir, dans un contexte politique tendu. Ses opposants, notamment le chanteur et député Bob Wine, accusent le président Museveni de vouloir ouvrir la voie à la succession de son fils, le général Muhoozi Kainerugaba, chef d’état-major de l’armée. Wine a personnellement fait l’objet de menaces répétées de la part du fils du président, selon une publication sur la plateforme X. Le cas de Tinkasiimere met une fois de plus en lumière ce que les organisations de défense des droits humains ont qualifié d’« épidémie de disparitions forcées », ciblant militants, avocats et témoins dans des affaires politiques sensibles, dans un contexte que les observateurs décrivent comme le climat le plus répressif depuis des années.
