Le Parlement malien, nommé par l’armée, a adopté un projet de loi accordant au chef de la junte un nouveau mandat présidentiel renouvelable de cinq ans, sans tenir d’élections. Cette décision ouvre la voie au général Assimi Goïta pour diriger ce pays d’Afrique de l’Ouest jusqu’en 2030 au moins. Cette décision intervient malgré l’engagement initial de la junte de revenir à un régime civil en mars 2024. Le Conseil national de transition (CNT), composé de 147 membres, a voté en faveur du projet de loi avant de le transmettre au chef de la junte lui-même pour signature, faisant de lui de facto président de la République plutôt que président de transition. Le gouvernement avait déjà approuvé le projet de loi le mois dernier.
Arrivé au pouvoir à la suite de deux coups d’État en 2020 et 2021, Goïta s’était engagé à combattre les groupes armés et à rétablir un régime civil. Cependant, l’armée a renié sa promesse de transférer le pouvoir aux civils élus avant la date butoir de mars 2024. Le président du Conseil national de transition, Malick Diaw, a qualifié l’adoption du projet de loi de « grande avancée vers la reconstruction du Mali ». Depuis 2012, le pays est en proie à des violences perpétrées par des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, ainsi qu’à d’autres organisations. Ces attaques se sont intensifiées ces dernières semaines.
Plus tôt cette année, une assemblée nationale convoquée par la junte militaire a recommandé la proclamation de Goïta président sans élections pour un mandat renouvelable de cinq ans. La même assemblée a également recommandé la dissolution des partis politiques, une pratique interdite par la junte militaire en mai.
