Le ministre d’État ougandais de l’Intérieur, le général David Muhoozi, a lancé un avertissement sévère aux agences de sécurité du pays, appelant à la fin de la torture des détenus. Cette déclaration intervient dans un contexte de critiques croissantes de la part d’organisations locales et internationales de défense des droits humains à l’approche des élections générales de 2026. Les propos de Muhoozi ont été tenus lors d’une cérémonie commémorant la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, organisée dans la capitale, Kampala. Il a reconnu les abus commis par certains membres des forces de sécurité, soulignant que le gouvernement prenait des mesures « réfléchies » pour y remédier.
Le ministre a déclaré : « Le président Yoweri Museveni a toujours condamné la torture, non pas pour des raisons rhétoriques, mais par engagement à défendre la dignité et les droits des citoyens. » Il a insisté sur la nécessité pour toutes les parties, y compris les agences de sécurité et les citoyens, de respecter les lois électorales afin de garantir un processus pacifique et équitable. L’événement a été marqué par des témoignages douloureux de victimes de torture, notamment celui de William Kiwumia, qui a relaté en détail son enlèvement en 2018 par des agents de sécurité. Il a subi diverses formes de torture physique et psychologique, notamment des décharges électriques et une immersion dans l’eau, ce qui a entraîné une perte d’audition et de mobilité, ainsi que de profondes séquelles psychologiques qui continuent de le hanter.
En prévision des élections, Muhoozi a souligné que le gouvernement s’efforçait de former les agents de sécurité au respect des droits humains et à la discipline professionnelle. Il a rappelé que les élections ne sont pas un champ de bataille, mais plutôt un événement démocratique qui doit se dérouler dans un climat de liberté et de respect mutuel. De son côté, le porte-parole de la Commission électorale, Julius Muchunguzi, a insisté sur la neutralité de la commission, affirmant que son rôle se limite à organiser le processus électoral sans interférer dans ses délibérations politiques. Il a déclaré : « Nous ne sommes que des arbitres. Nous ne nommons ni ne votons, mais nous veillons à ce que le peuple exerce librement son pouvoir».
