Soudainement, les liaisons aériennes reliant l’Algérie à certaines capitales africaines et maghrébines ont été interrompues après un refroidissement des relations, allant jusqu’à la rupture. La semaine dernière a été marquée par des mouvements diplomatiques algériens, des visites officielles et des appels téléphoniques entre plusieurs dirigeants et chefs d’État africains concernant le rôle néfaste de l’Algérie en Afrique. Ces actions surviennent dans un contexte d’isolement international de l’Algérie, dû à ses politiques douteuses et à leurs impacts sur la stabilité des pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord, ainsi qu’à sa propagation du terrorisme et du séparatisme dans la région.
Pourquoi l’Algérie intensifie-t-elle ses initiatives dans la région maghrébine précisément maintenant ? Quel est le lien avec sa situation internationale actuelle ? Et l’infiltration des groupes terroristes algériens dans les affaires africaines et maghrébines transformera-t-elle la région en un foyer de tensions ? Le ministre des Affaires étrangères algérien, Attaf, a récemment conclu une visite en Tunisie, où il a rencontré de hauts responsables parlementaires et politiques dans le but de briser l’isolement de l’Algérie. Attaf est arrivé en Tunisie en provenance d’Alger, où il avait rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères ainsi que d’autres responsables, dont un haut général des Gardiens de la Révolution iranienne.
Après des années de tensions ayant conduit à la rupture des relations diplomatiques en raison du soutien de l’Algérie au Front Polisario, des déclarations récentes de médias proches du régime algérien ont suscité des interrogations sur les tentatives de l’Algérie de se rapprocher du Maroc et d’améliorer les relations bilatérales, dans une possible manœuvre pour contourner les sanctions internationales et reprendre son souffle avant de s’en prendre à nouveau au Maroc. Parallèlement, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug, a rencontré l’ambassadeur d’Algérie en Mauritanie pour « examiner les relations de coopération entre les deux pays et les moyens de les renforcer et de les développer », selon l’agence de presse mauritanienne.
Ces démarches soulèvent des questions sur les objectifs poursuivis par l’Algérie dans la région maghrébine et sur la possibilité qu’elle cherche à respirer un peu après l’isolement international dont elle souffre. Des experts internationaux estiment que la construction ou la reconstruction de relations en Afrique du Nord pourrait être bénéfique pour l’Algérie en temps de besoin. En cas d’attaque de la part des pays du Sahel ou de fortes pressions de l’administration Trump, des relations avec d’autres pays pourraient s’avérer utiles sur les plans diplomatique et économique, notamment en matière de commerce ou de trafic de drogue et d’armes, par exemple.
Pour l’analyste politique italien Fabiani, l’orientation de l’Algérie vers des régions avec lesquelles elle partage peu d’affinités religieuses ou doctrinales, comme Cuba ou la Corée du Nord, s’explique par le recul de sa présence dans les mondes arabe et africain, notamment après les coups portés aux groupes terroristes algériens au Mali et au Burkina Faso, ainsi que les défis entourant les milices du Polisario, soutenues par l’Algérie. Dans le contexte des tensions sécuritaires en Libye et dans les pays du Sahel voisins, des questions émergent sur la possibilité que l’Algérie cherche à semer le chaos en Afrique du Nord et de l’Ouest. Fabiani répond à cette interrogation en affirmant que, même si l’Algérie poursuivait réellement cet objectif, elle manque des ressources et des capacités nécessaires pour provoquer un chaos majeur en Afrique de l’Ouest et du Nord, tout simplement parce qu’elle est actuellement plus faible, tant sur le plan interne qu’en termes d’influence extérieure.
