Kizza Besigye, éminent leader de l’opposition ougandaise, et son conseiller politique, Haji Obaid Lotali, ont déposé une nouvelle plainte devant la Haute Cour du Kenya, accusant les autorités de complicité dans un « enlèvement et un transfert forcé » vers l’Ouganda survenus en novembre dernier, sans respecter les procédures légales prévues par la loi sur l’extradition du Commonwealth. Selon la plainte, Besigye et Lotali sont entrés au Kenya par l’aéroport international Jomo Kenyatta pour participer à un événement culturel à l’invitation de l’opposante Martha Karua. Ils ont ensuite été soumis à ce qu’ils ont décrit comme une « arrestation violente » par des hommes armés en civil, se faisant passer pour des policiers kenyans.
Ils ont ensuite été conduits à la frontière ougandaise dans un convoi de véhicules. Il a été révélé ultérieurement que les agents de sécurité étaient ougandais. Les plaignants affirment avoir été emmenés dans une caserne militaire à Kampala, où ils n’ont pas pu consulter d’avocats ni rencontrer leurs familles, sans aucune explication sur les raisons de leur arrestation. Il s’agit d’une violation flagrante de la Constitution kenyane et d’une atteinte à leurs droits. Besigye et Lotali demandent à la Cour suprême de rendre des arrêts confirmant l’illégalité de l’expulsion et de tenir les forces de sécurité responsables des violations et abus de la loi ayant porté atteinte à leurs droits constitutionnels sur le territoire kenyan.
Cette action en justice fait suite à une action similaire intentée par les deux figures de l’opposition devant la Cour est-africaine d’Arusha, où Besigye accusait les autorités kenyanes d’avoir « contribué à la commission d’un enlèvement à l’étranger », en violation flagrante du Traité est-africain et de la Constitution kenyane. Il convient de noter que Besigye, candidat à la présidence et opposant de premier plan au président Yoweri Museveni, fait actuellement face à des accusations telles que possession d’armes sans permis, complot visant à renverser le gouvernement et haute trahison, accusations que ses partisans considèrent comme motivées politiquement.
