Des centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Ouagadougou, la capitale burkinabè, hier soir, pour exiger la vérité sur la mort de l’influent militant burkinabè Alain Traoré, dit « Alinou Fassou », retrouvé pendu dans sa cellule à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le jeudi 24 juillet. Vêtus de blanc en signe de deuil, les manifestants ont défilé entre le mémorial Thomas Sankara et l’ambassade de Côte d’Ivoire, dénonçant les circonstances « suspectes » de la mort de ce célèbre militant. Alinou Fassou a été arrêté en Côte d’Ivoire en janvier 2025. Selon les déclarations du procureur général de la République, Omar Bramane Koné, le militant était accusé de « communication avec des agents d’un État étranger » et de « complot contre l’autorité de l’État ivoirien ».
Les manifestants ont exprimé leur profond mécontentement et leur colère, affirmant leur rejet du récit officiel faisant état d’un suicide en prison. Lassane Sawadogo, coordinateur du Front pour la défense de la patrie, a déclaré : « Ils ont dit qu’Alino s’était pendu. Nous n’accepterons jamais cela. Nous le connaissons bien. C’était un combattant qui ne savait pas abandonner, et il n’était pas du genre à se suicider».Le gouvernement burkinabé, pour sa part, a réagi rapidement. Le ministre des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré, a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Ouagadougou pour exprimer sa ferme condamnation et exiger des éclaircissements officiels, il a également appelé à une enquête conjointe entre les deux pays et au rapatriement rapide du corps au Burkina Faso.
Les manifestants ont soutenu la position officielle et exigé une enquête transparente et exhaustive. Jules César Wangri, du mouvement Jeunes Citoyens pour la Souveraineté, a déclaré : « Nous voulons une enquête approfondie et conjointe. Toute la vérité doit être révélée. Alino n’était pas une personne ordinaire. Il était la voix de la jeunesse. » La colère s’est exacerbée chez certains, les manifestants exigeant la démission du président ivoirien Alassane Ouattara, l’accusant de réprimer les voix dissidentes. Sawadogo a déclaré : « Ça suffit. Il est temps qu’il parte. Il sème la division entre les peuples alors que nous recherchons l’unité ».
