À l’approche d’élections cruciales en octobre 2025, la Tanzanie s’intéresse de plus en plus à ses relations avec la Chine, devenue un acteur essentiel dans les projets de développement et d’infrastructures, ainsi que dans l’élaboration de la politique étrangère de Dar es-Salaam, ce renforcement de la coopération fait suite à une année 2024 chargée pour les relations bilatérales, au cours de laquelle les deux pays ont célébré six décennies de relations officielles et déclaré l’année 2024 « Année culturelle et touristique commune ». L’occasion a été marquée par des événements culturels et militaires inédits, notamment des exercices navals conjoints et la construction d’un nouveau quartier général pour les Forces de défense du peuple tanzanien à Dodoma, grâce à un financement chinois.
Les deux partis au pouvoir ont également échangé des visites de haut niveau, témoignant du renforcement des liens, tant au niveau officiel qu’au niveau des partis, et faisant de la Chine un partenaire stratégique en période préélectorale. La Tanzanie est un membre fondateur de la Communauté de l’Afrique de l’Est, ce qui lui pose des défis pour maintenir des relations extérieures équilibrées, notamment avec la montée de l’influence chinoise dans ses politiques intérieure et extérieure. Dans ce contexte, le Dr Abdullah Mohamed Ibrahim, chercheur en affaires africaines, estime que ce rapprochement pourrait susciter des interrogations au sein du bloc régional quant à l’orientation de Dar es Salaam et affaiblir sa capacité à jouer un rôle de médiateur ou de leader régional, notamment dans un contexte de rivalité sino-occidentale croissante.
La Tanzanie a bénéficié d’importants projets chinois dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures, de l’éducation et de la santé. Les plus notables de ces projets sont la réhabilitation du port de Bijamo et la modernisation du chemin de fer Tanzanie-Zambie, ainsi que la suppression des droits de douane sur les exportations tanzaniennes vers le marché chinois. Pékin a également alloué environ 50 milliards de dollars au développement de l’Afrique, dont 29 milliards de dollars sous forme de prêts à taux réduit et 11 milliards de dollars sous forme d’aide directe, témoignant ainsi d’un engagement à long terme envers le continent.
