Politique

Le conflit de pouvoir entre Mogadiscio et Jubaland profite à Al-Shabaab

Les récents affrontements dans la région somalienne de Jubaland, qui bénéficie d’une autonomie partielle, suscitent l’inquiétude des experts, révélant les failles du système fédéral et offrant une opportunité d’expansion au mouvement extrémiste Al-Shabaab. Après des années de conflit, la Somalie est devenue une fédération fragile composée de cinq États semi-autonomes : Puntland, Jubaland, Galmudug, Hirshabelle et l’État du Sud-Ouest. Ces États entretiennent des relations tendues avec le gouvernement central à Mogadiscio. À l’approche des élections de l’année prochaine, la Somalie cherche à renforcer son contrôle sur ses États, une démarche qui, selon les analystes, a créé des failles permettant à Al-Shabaab de s’étendre, comme l’a rapporté l’Agence France-Presse.

La semaine dernière, deux soldats somaliens ont été tués dans des affrontements entre des forces loyales au gouvernement et des éléments soutenant les autorités de Jubaland, quelques jours après des appels à la mobilisation lancés par les deux parties dans la région. En juillet, cinq soldats somaliens avaient également été tués. Située dans la Corne de l’Afrique, la Somalie est en conflit avec Al-Shabaab depuis le milieu des années 2000. Les forces gouvernementales ont connu des avancées et des reculs à plusieurs reprises au fil des ans. Cette année, le mouvement affilié à Al-Qaïda a repris le contrôle de villes clés, l’analyste sécuritaire pour la Corne de l’Afrique, Samira Gaid, a déclaré à l’AFP : « Dès que l’attention se détourne de la lutte contre Al-Shabaab pour se concentrer sur la politique, nous commençons à voir des pertes et des revers sur le champ de bataille ».

  Mémorandum d'entente entre les États-Unis et la Côte d'Ivoire pour lutter contre le terrorisme et la propagation de la désinformation

Selon Gaid, le mouvement exploite le conflit de pouvoir comme « un levier pour le recrutement ». Elle a ajouté que « ce type d’affrontements ne profite à personne ». Ces violences ont mis en lumière la faiblesse du gouvernement fédéral somalien, selon les analystes. Omar Mahmoud, analyste principal au sein de l’International Crisis Group, a expliqué : « Il n’y avait pas suffisamment d’accord politique lorsque le gouvernement fédéral somalien a été formé en 2012, ce qui entraîne ce conflit permanent et ces tensions au sein du modèle fédéral ».

Ajouter un commentaire

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les plus lus

To Top