La province de Cabo Delgado, riche en gaz naturel dans l’extrême nord du Mozambique, connaît une nouvelle vague de violence armée, marquée par des attaques répétées menées par des combattants du groupe « Al-Shabab », affilié à l’organisation État islamique, ainsi que des accusations contre les forces gouvernementales pour des violations des droits des civils. Le 7 septembre dernier, la ville côtière de Mocímboa da Praia a été la cible d’une nouvelle attaque armée, malgré la présence des forces de défense mozambicaines et d’unités de l’armée rwandaise dans la région. Selon des sources locales, les assaillants ont tiré des coups de feu au hasard, incendié des véhicules et tué quatre personnes, dont deux ont été décapitées.
Cette ville se trouve à environ 80 kilomètres au sud du projet de gaz naturel liquéfié de la compagnie « TotalEnergies », dont les activités sont suspendues depuis 2021 à la suite d’une attaque sanglante contre la ville de Palma. L’attaque contre Mocímboa da Praia est survenue un jour après une autre opération dans la région de Muidumbe, où six agriculteurs ont été tués alors qu’ils travaillaient dans leurs champs, portant le nombre de victimes des attaques en deux jours à 14 morts, selon les estimations locales. Dans un développement séparé, l’organisation indépendante « ACLED » a accusé l’armée mozambicaine d’avoir tué 16 pêcheurs au large des côtes de l’île de Rolas, à 8 kilomètres du continent, le 8 septembre. L’organisation a rapporté que des soldats, descendus de bateaux de patrouille, ont ouvert le feu sur les pêcheurs, dans ce qui constitue le quatrième incident de ce type en deux mois.
Un porte-parole du ministère de la Défense a démenti ces accusations, affirmant que les forces « ne ciblent pas les pêcheurs » et que leur mission est de « les protéger ». Depuis 2017, Cabo Delgado est le théâtre d’une insurrection armée revendiquée par la suite par le groupe « Al-Shabab », affilié à l’organisation État islamique, qui a causé la mort de milliers de personnes et le déplacement de centaines de milliers d’autres.
