Politique

Tanzanie : L’enlèvement et le meurtre d’un diplomate dissident suscitent l’indignation à l’approche des élections

Un rapport exclusif publié aujourd’hui par *Africa Report*, citant des sources militaires, politiques et sécuritaires en Tanzanie, révèle que l’ancien ambassadeur en poste à Cuba, Humphrey Polepole, est décédé des suites de graves blessures après son enlèvement le 6 octobre dernier à son domicile. Cet incident s’inscrit dans un contexte de multiplication des disparitions forcées de critiques politiques à l’approche des élections nationales prévues le 29 octobre. Rappelons que Polepole avait démissionné de son poste d’ambassadeur à Cuba en juillet dernier.

Depuis, il avait publiquement critiqué le parti au pouvoir, *Chama Cha Mapinduzi* (CCM), l’accusant de violer ses propres règles internes en soutenant la candidature de la présidente Samia Suluhu Hassan, ainsi que de se livrer à la corruption et de pratiquer des enlèvements ciblant ses opposants. Son frère, Godfrey Polepole, a publié une vidéo montrant des traces de sang dans la maison, affirmant que les assaillants ont fait irruption avec brutalité sans emporter d’appareils électroniques, ce qui suggère que l’objectif était uniquement l’enlèvement. Cet acte est survenu deux jours après la publication d’une vidéo par l’officier Charles Tisha, qui avait ouvertement critiqué le gouvernement pour corruption et violations des droits humains, suscitant la colère des services de sécurité qui ont établi un lien entre lui et Polepole.

L’enlèvement de Polepole coïncide avec le procès du leader de l’opposition Tundu Lissu, accusé de « haute trahison » pour un discours jugé par les autorités comme incitant à la rébellion. Lissu a rejeté ces accusations, les qualifiant de politiquement motivées. Des défenseurs des droits humains ont mis en garde contre l’intensification de la répression, signalant l’enlèvement de plus de 15 membres du parti d’opposition *Chadema* en une seule semaine, dans un silence officiel qualifié d’« hypocrisie nationale ». L’activiste des droits humains Tito Magoti, qui a fui le pays, s’est interrogé : « Qui est à l’abri de la persécution ? », soulignant que le régime cible toute personne s’opposant à lui, quelle que soit sa position, de son côté, l’activiste Maria Sarungi a qualifié l’enlèvement de Polepole de franchissement d’une « ligne rouge », étant donné qu’il était un ancien haut responsable nommé par la présidente Samia elle-même.

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