Politique

Mali : Destitutions pour tentative de coup d’État et tensions avec la France

Le président du Conseil militaire au Mali, le colonel Assimi Goïta, a signé un décret le 7 octobre ordonnant la destitution de 11 officiers de l’armée, dont des généraux de haut rang, accusés d’avoir participé à une « tentative de déstabilisation de l’État ». Ce décret concerne des officiers de divers grades, ainsi qu’un sergent-chef. Les autorités ont justifié cette mesure comme un « acte disciplinaire », mais le moment choisi et le contexte politique ont suscité une vive controverse, tant au Mali qu’à l’international. Huit de ces officiers avaient été arrêtés en août dernier, soupçonnés d’être impliqués dans un « complot visant à renverser les institutions ».

Parmi eux figurent le général Abbas Dembélé, ancien gouverneur de la région stratégique de Mopti, et la générale Néma Sagara, une figure féminine éminente au sein de la hiérarchie militaire. Cette affaire s’est rapidement transformée en crise diplomatique entre Bamako et Paris. Parmi les personnes arrêtées se trouve un employé de la DGSE, les services de renseignement extérieur français, accusé d’avoir participé au « recrutement de militaires et d’activistes civils » dans le cadre de ce projet de coup d’État. La France a rapidement démenti ces allégations, les qualifiant de « sans fondement », et a riposté en suspendant sa coopération militaire avec le Mali et en expulsant des diplomates maliens de son territoire. Bamako a répondu en déclarant cinq employés de l’ambassade de France « personae non gratae ».

Depuis le coup d’État d’août 2020, qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, suivi d’un second coup en mai 2021 contre le gouvernement de transition, le Conseil militaire a annoncé à plusieurs reprises avoir déjoué des « tentatives de coup d’État ». Cependant, c’est la première fois qu’il procède à la radiation de généraux de l’armée, une sanction considérée comme la plus sévère dans les traditions militaires maliennes. Les autorités ne se sont pas contentées de mesures judiciaires. Elles ont également opté pour une humiliation publique en diffusant à la télévision nationale, en heure de grande écoute, des images des officiers arrêtés.

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