Politique

Kabila revient sur le devant de la scène depuis Nairobi, défiant la condamnation à mort

Dans un développement politique marquant, l’ancien président congolais Joseph Kabila est réapparu publiquement dans la capitale kényane, Nairobi, quelques semaines après qu’un tribunal militaire de son pays l’a condamné à mort par contumace pour « trahison » et « crimes de guerre ». Ce retour soudain sous les projecteurs a suscité une vive controverse dans les milieux politiques et médiatiques, d’autant plus qu’il intervient dans un contexte de montée des crises sécuritaires et politiques en République démocratique du Congo (RDC). Kabila, qui a dirigé le pays entre 2001 et 2019, a présidé pendant deux jours une réunion qualifiée de « conférence à huis clos » rassemblant des figures majeures de l’opposition congolaise.

Parmi les participants figuraient l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, condamné à 10 ans de travaux forcés, ainsi que l’activiste Bienvenu Matumo du mouvement « Lucha », arrêté à plusieurs reprises sous le régime de Kabila. La rencontre a abouti à la création d’un nouveau cadre politique baptisé « Initiative Sauvons le Congo », qui a appelé, dans son communiqué final, à « résister à la dictature » et à rejeter les « jugements injustes » contre les opposants, tout en exigeant le retrait des « forces étrangères et des mercenaires » du territoire congolais. Les participants ne se sont pas contentés de lancer une nouvelle initiative politique ; ils ont également adressé des critiques virulentes au président actuel, Félix Tshisekedi, l’accusant d’être incapable de faire face aux crises croissantes et de réprimer les voix dissidentes. Ils ont dénoncé ce qu’ils qualifient d’« arrestations arbitraires » et d’« instrumentalisation de la justice pour éliminer les adversaires ».

  Le Sénégal renforce la surveillance sanitaire contre le Covid après la mort de Hajjajs

En réponse, les autorités congolaises ont réagi avec fermeté à cette réunion. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a qualifié Nairobi de « capitale du complot contre le Congo », décrivant les participants comme des « fugitifs de la justice » et des « profiteurs des privilèges passés ». Kabila, âgé de 54 ans, avait été condamné par contumace pour collaboration avec le mouvement M23, un groupe armé qui a ravivé le conflit dans l’est du Congo depuis fin 2021 avec le soutien du Rwanda, selon les accusations de Kinshasa.

Ajouter un commentaire

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les plus lus

To Top