Société

Le Nigeria supprime l’enseignement en langue maternelle dans les écoles primaires et revient à l’anglais

Le gouvernement nigérian a annoncé l’abandon d’une politique qui imposait l’utilisation des langues locales pour l’enseignement durant les premières années de scolarité, au profit de l’anglais. Le ministre de l’Éducation, Tunji Alausa, a déclaré que le programme, lancé il y a seulement trois ans, n’avait pas produit les résultats escomptés et serait annulé immédiatement. À la place, l’anglais sera réintroduit comme langue d’enseignement dès la maternelle jusqu’à l’université. Ce programme, désormais abrogé, avait été initié par l’ancien ministre de l’Éducation, Adamu Adamu, qui affirmait que les enfants apprennent plus efficacement dans leur langue maternelle – une position soutenue par de nombreuses études de l’ONU sur l’éducation de la petite enfance.

Le système éducatif nigérian fait face à de graves problèmes : mauvaise qualité de l’enseignement, insuffisance de matériel pédagogique, salaires insuffisants des enseignants et grèves fréquentes. Bien que 85 % des enfants soient scolarisés au primaire, moins de la moitié achèvent leurs études secondaires. Selon l’ONU, environ 10 millions d’enfants nigérians ne sont pas scolarisés, un chiffre supérieur à celui de tout autre pays. Le Dr Alausa, lors de l’annonce de l’abandon de la politique linguistique à Abuja, a invoqué la faiblesse des résultats académiques dans les régions ayant adopté l’enseignement en langue maternelle. Il a cité des données du Conseil des examens d’Afrique de l’Ouest (WAEC), du Conseil national des examens (NECO) et du Conseil conjoint d’admission et d’immatriculation (JAMB).

Le ministre a déclaré : « Nous avons constaté un taux d’échec massif aux examens WAEC, NECO et JAMB dans certaines zones géopolitiques du pays, précisément celles qui ont excessivement adopté la langue maternelle ». L’annulation soudaine de cette politique a suscité des réactions contrastées parmi les spécialistes de l’éducation, les analystes et les parents. Certains ont salué la décision du gouvernement, estimant que sa mise en œuvre était problématique et avait contribué à la baisse des standards. D’autres, en revanche, estiment que la politique a été abandonnée trop tôt. Ils soutiennent qu’un tel changement majeur nécessite un investissement massif dans la formation des enseignants, le développement de manuels scolaires et de supports pédagogiques, ainsi qu’un délai plus long avant de pouvoir en juger équitablement les résultats.

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