Politique

Gbagbo : Les élections en Côte d’Ivoire, un « coup d’État civil » et un « hold-up électoral »

L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a accusé les autorités d’avoir orchestré ce qu’il qualifie de « coup d’État civil » et de « hold-up électoral » après son exclusion de la course à l’élection présidentielle prévue ce samedi 25 octobre. Il a également exprimé son soutien aux manifestations de l’opposition, sans toutefois appeler explicitement à descendre dans la rue. Dans une interview accordée à la plateforme médiatique « IVO », Gbagbo, qui n’était pas apparu publiquement depuis la mi-août, a déclaré que son exclusion du scrutin, ainsi que celle du candidat de l’opposition Tidjane Thiam, constitue une « mise à l’écart délibérée des candidats capables de gagner ». Il a ajouté : « Je ne l’accepte pas ».

Il a précisé que sa décision de ne soutenir aucun autre candidat reflète son rejet de « toute la dynamique électorale », affirmant : « Nous ne soutenons personne, et nous ne soutenons même pas ce processus électoral ». L’opposition ivoirienne accuse les autorités de verrouiller l’élection présidentielle en excluant ses figures de proue, notamment Gbagbo et Thiam, tout en autorisant le président Alassane Ouattara à briguer un quatrième mandat depuis son arrivée au pouvoir en 2011. Le Conseil constitutionnel a justifié le rejet de la candidature de Gbagbo par une condamnation judiciaire liée aux violences post-électorales de 2010-2011, tandis que Tidjane Thiam a été écarté pour des « problèmes liés à la nationalité ».

Depuis la mi-octobre, le pays connaît des manifestations sporadiques qui ont fait cinq morts, dont un membre de la garde, et conduit à l’arrestation de plus de 700 personnes, selon le procureur général Omar Brahaman Koni. Ce dernier a indiqué que certains détenus font face à des accusations liées à des « actes terroristes ». Par ailleurs, des peines de trois ans de prison ont été prononcées contre des dizaines de personnes pour « trouble à l’ordre public ». Malgré la controverse, les électeurs se rendront aux urnes samedi pour choisir leur président parmi cinq candidats, dont Jean-Louis Billon, ainsi que des figures autrefois proches de Gbagbo mais qui s’en sont détachées, comme son ex-épouse Simone Gbagbo et l’ancien ministre Ahoua Don Mello.

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