Le président nigérian Bola Tinubu a déclaré une situation d’urgence sécuritaire nationale et a ordonné à l’armée et à la police de recruter des milliers de personnels supplémentaires pour faire face à l’escalade de la violence armée à travers tout le pays. Tinubu a annoncé que la police recruterait 20 000 agents supplémentaires, portant ainsi ses effectifs à 50 000, et a autorisé l’utilisation des camps du Corps national du service jeunesse (NYSC) comme centres de formation. Il a également ordonné le retrait des officiers affectés à la protection des personnalités (VIP) pour les redéployer, après réentraînement, dans les zones de conflit.
Selon un rapport publié le mois dernier par l’Agence de l’Union européenne pour l’asile (EUAA), plus de 100 000 agents de police – sur une force totale estimée à environ 371 000 membres – « sont affectés à la protection d’acteurs politiques et de personnalités plutôt qu’à des missions au service de la population ». Le président a donné son accord au ministère des Services fédéraux pour déployer les gardes forestiers déjà formés et recruter davantage de personnel afin de déloger les groupes armés cachés dans les forêts. Lors d’une allocution télévisée, Tinubu a déclaré : « Il n’y aura plus de sanctuaires pour les agents du mal ». Cette annonce intervient après une série d’attaques récentes dans les États de Kebbi, Borno, Zamfara, Niger, Yobe et Kwara, au cours desquelles des dizaines de civils ont été tués ou enlevés. Tinubu a salué les forces de sécurité pour avoir sauvé 24 écolières à Kebbi et 38 fidèles à Kwara, et s’est engagé à obtenir la libération des otages restants, y compris les élèves enlevés dans l’État du Niger.
Il a exhorté le Parlement à amender la législation afin de permettre aux États de créer leurs propres forces de police, et a appelé les institutions religieuses à solliciter une protection sécuritaire lors de leurs rassemblements. Il a également invité les associations d’éleveurs à adopter l’élevage en ranch et à remettre les armes illégales, soulignant les efforts en cours pour mettre fin aux affrontements avec les agriculteurs.
