Politique

Le Soudan du Sud opère de nouveaux changements au ministère du Pétrole

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a limogé Deng Lual Wol de son poste de sous-secrétaire au ministère du Pétrole et l’a remplacé par Chol Thon Abel. Il s’agit de la **quatrième fois** que ce poste passe d’un de ces deux hommes à l’autre en moins de deux mois. Salva Kiir a pour habitude de révoquer régulièrement de hauts responsables, puis de les réintégrer à leurs fonctions – parfois pour les limoger à nouveau peu après – sans jamais fournir d’explication. Des analystes estiment que cette tactique vise à maintenir le contrôle et à récompenser les loyalistes dans un contexte de recrudescence cette année des affrontements armés entre les forces gouvernementales et diverses milices, ainsi que sur fond de spéculations concernant sa succession future.

La radio-télévision d’État a annoncé ce changement au ministère du Pétrole sans apporter la moindre explication, comme c’est systématiquement le cas pour ce type de remaniements. Les ventes de pétrole brut constituent l’écrasante majorité des revenus du Soudan du Sud, mais les exportations ont fortement diminué en raison des dommages causés aux oléoducs par la guerre civile au Soudan voisin, rappel des faits récents concernant ce poste de sous-secrétaire (deuxième poste le plus important du ministère et responsable des transactions financières) :
– Octobre : Salva Kiir limoge Chol Thon Abel et nomme Deng Lual Wol à sa place.
– 3 novembre : il réintègre Chol Thon Abel.
– Une semaine plus tard : il le remplace à nouveau par Deng Lual Wol.
Par ailleurs, mardi dernier, Salva Kiir a également limogé Awow Ngor Kajgjor de son poste de directeur général de Nilepet, la compagnie pétrolière nationale. Jok Gazam Moses, analyste politique indépendant spécialisé dans la gouvernance et les ressources naturelles, déclare que ces permutations incessantes au sein des ministères favorisent la corruption : les responsables, conscients que leur passage au pouvoir est éphémère, cherchent à maximiser leurs gains personnels. En septembre dernier, des enquêteurs des Nations unies ont affirmé que les élites politiques se livraient à un « pillage systématique des richesses du pays à des fins personnelles », très peu de revenus publics étant consacrés à la santé, à l’éducation ou à la sécurité alimentaire.

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