Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Houngbédji, s’est exprimé mercredi 10 décembre à Cotonou, en détaillant la tentative de coup d’État qu’a connue le pays le 7 décembre, et en soulignant le rôle crucial des forces armées dans son échec. Houngbédji a retracé la séquence des événements depuis le début du mouvement des mutins, indiquant que le soutien français et celui de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont constitué un appui important, mais en affirmant que « le mérite principal revient à l’armée béninoise qui a sauvé la démocratie et affronté les soldats incompétents qui ont tenté de déstabiliser le pays ».
Le porte-parole a révélé pour la première fois des estimations officielles du nombre de mutins, qui oscillait – selon lui – entre 100 et 200 éléments. Il a également indiqué que le leader du coup, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, commandant des forces spéciales, reste en fuite, et que les opérations de recherche se poursuivent à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, comme l’a confirmé également le président du Parlement, qui a insisté sur la prise de toutes les mesures nécessaires pour le traduire en justice s’il a fui hors des frontières. En réponse à une question sur l’existence de soutiens étrangers derrière le mouvement militaire, Houngbédji a déclaré : « Nous n’accusons aucun parti à ce stade, mais toutes les hypothèses restent ouvertes, et les enquêtes permettront de révéler la vérité ».
Il a affirmé que la situation est revenue à la normale depuis le soir du dimanche, et que le calendrier des institutions « n’a pas changé », en soulignant que les élections générales, y compris les municipales et législatives prévues le 11 janvier, se tiendront comme prévu sans report, dans le même contexte, des partisans du président Patrice Talon ont organisé une marche de solidarité à Cotonou le 10 décembre, brandissant des pancartes en soutien au président, dans une scène qui a confirmé la continuité de l’alignement populaire derrière les institutions de l’État après l’échec de la tentative de coup d’État.
