Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se réunissent ce dimanche 14 décembre à Abuja, la capitale nigériane, pour un sommet régional organisé dans un contexte extrêmement sensible, marqué par des évolutions politiques et sécuritaires accélérées dans la région. Au premier plan figurent le renversement du président Umaro Sissoco Embaló en Guinée-Bissau et la tentative de coup d’État avortée au Bénin, ainsi que la détérioration continue de la situation sécuritaire dans le nord des pays sahéliens d’Afrique de l’Ouest.
Ce sommet intervient seulement une semaine après la tentative de coup d’État militaire qu’a connue le Bénin le 7 décembre dans la ville de Cotonou, au moment où les craintes grandissent d’une extension de l’instabilité politique et d’une escalade des menaces terroristes dans la région. Ce sommet représente également une étape conclusive pour commémorer le 50e anniversaire de la fondation de l’organisation de la CEDEAO, ce qui lui confère une dimension symbolique en plus de son importance politique et sécuritaire. La présidence du sommet est assurée par le président sierra-léonais Julius Maada Bio, pour sa première apparition en tant que président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO.
L’ordre du jour comporte de nombreux dossiers épineux qui exigent des décisions fermes de la part des leaders de la région, au premier rang desquels l’avenir de la force en attente de l’organisation, qui compte environ 200 soldats et est actuellement déployée au Bénin suite à la tentative de coup d’État avortée. Les leaders discuteront, lors de leur réunion à Abuja, de la question du maintien de ces forces ou de leur renforcement, tout en évoquant la possibilité d’intégrer des unités militaires provenant d’autres pays, tels que la Sierra Leone et le Ghana, dans le cadre du soutien à la stabilité et de la prévention de nouvelles tentatives de subversion des régimes constitutionnels. La crise politique en Guinée-Bissau occupe une place centrale dans l’ordre du jour du sommet, particulièrement après le renversement du président Umaro Sissoco Embaló le 26 novembre.