Politique

Arrestation d’un dirigeant du parti de Kabila en RDC

La capitale congolaise Kinshasa a été le théâtre de l’arrestation d’Emmanuel Ramazani Shadary, numéro deux du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), fidèle à l’ancien président Joseph Kabila. Cette mesure a suscité une vive controverse, son parti la qualifiant d’« arrestation arbitraire » faisant partie d’une campagne de répression contre les figures de l’ancien régime. Le parti de Kabila a annoncé l’arrestation, affirmant qu’elle s’est déroulée dans des « conditions inquiétantes ». Un dirigeant du parti, Aubin Minaku, a déclaré que le siège du « Front commun pour le Congo » (FCC), la coalition politique soutenant Kabila, a fait l’objet d’une perquisition nocturne. Il a considéré ces pratiques comme une « menace pour l’unité du pays » et appelé à la libération immédiate de Shadary.

Shadary est l’une des figures les plus emblématiques de l’ère Kabila : il a occupé le poste de ministre de l’Intérieur entre 2016 et 2018, et était le candidat du FCC aux élections de décembre 2018, remportées par l’actuel président Félix Tshisekedi. Il avait alors obtenu environ 23 % des voix. Ces développements interviennent dans un contexte de tensions politiques et sécuritaires croissantes dans le pays. En septembre dernier, une condamnation à mort par contumace a été prononcée contre Joseph Kabila pour « complicité » avec le mouvement armé M23, soutenu par le Rwanda selon les autorités. Quelques semaines plus tard, Kabila est apparu à Nairobi aux côtés de plusieurs opposants, dont Shadary, pour dénoncer ce qu’ils ont qualifié de « jugements iniques » et de « dictature ».

Kabila a quitté le pays depuis 2023, mais son apparition surprise à Goma, fief du M23, a suscité l’inquiétude des autorités. En avril dernier, les forces de sécurité ont perquisitionné des biens lui appartenant et suspendu les activités de son parti. L’arrestation de Shadary est susceptible de constituer un nouveau chapitre dans la série de confrontations entre le pouvoir actuel et les symboles de l’ancien régime, au milieu d’une crise sécuritaire aggravée dans l’est du pays.

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