Du 19 mai au 21 juin, la Biennale de l’art africain contemporain présentera cinquante-neuf artistes, dont quatre collectifs, issus de vingt-huit pays dont 16 nations africaines. Le thème de cette année « Ndaffa (wolof pour forge), fait allusion à la construction de nouveaux modèles, en front de mer, la Corniche Ouest de Dakar accueille des pyramides intrigantes et des œuvres d’art uniques pour la Biennale de l’Art Africain Contemporain. Les organisateurs sont ravis car la 14e édition, qui démarre jeudi, restera dans l’histoire comme étant la première au cours de laquelle des artistes ont exposé leurs œuvres hors des musées et des galeries et la première à avoir lieu après l’épidémie de Covid-19.
« J’ai vécu pendant 4 ans avec ces artistes qui étaient présélectionnés puisque la sélection restait inchangée et nous discutions et les œuvres étaient parfois devis sur devis rehaussées, parfois elles étaient modifiées, explique le directeur artistique El Hadji Malick Ndiaye. C’est ainsi que nous avons progressivement travaillé et difficile de se préparer pour cette édition. Le retour du festival ramène aussi des retrouvailles ; c’est la fête de l’art car la pandémie nous a tous mis à l’épreuve, elle a créé des difficultés et nous a confrontés à de grands défis, le directeur artistique de la Biennale a confié à 17 artistes la mission de créer des œuvres monumentales. Celui-ci présente des dizaines de visages sculptés avec les yeux fermés. Les chaussures alignées autour de la pyramide en forme de mausolée tombent dans la mer. Il s’agit d’une tentative de l’artiste sénégalais Yakhya Ba de dépeindre la tragédie de la migration illégale qui touche de nombreuses familles africaines.
La passante Oulimata Diop était captivée : « Cette œuvre m’a marqué alors j’ai demandé à savoir quel artiste l’avait réalisée. Elle m’a séduit, j’ai vu beaucoup de personnages, beaucoup de chaussures, soit venant de la mer, remontant ou m’en aller, alors j’ai eu la chair de poule et maintenant j’ai les larmes aux yeux ».
