Société

L’artiste camerounais Salifou Lindou : « Je ne calcule pas…Je pars de nulle part »

L’artiste camerounais Salifou Lindou : « Je ne calcule pas…Je pars de nulle part »

Au centre de la première exposition personnelle de l’artiste camerounais Salifou Lindou à Londres se trouve une série de peintures représentant des hommes politiques vêtus de costumes rayés. C’est un thème récurrent issu de son enfance, « Je me souviens que chaque fois que je voyais des hommes politiques à la télévision, ils étaient habillés à la mode occidentale, la plupart du temps en costumes rayés. C’était une façon pour eux de se distinguer du grand public », explique l’artiste depuis son atelier de Douala, au Cameroun, avant son exposition à l’Africa Centre de Londres, en collaboration avec Almas Art Foundation.

« J’ai utilisé cela comme une technique pour rendre les politiciens reconnaissables dans mon travail. C’est une marque de leur richesse, et les Camerounais le reconnaissent à première vue : plus il y a de rayures, plus le costume est fin. Il n’y a aucune confiance dans nos politiciens, une œuvre d’art saisissante montre des hommes politiques en costume rayé portant un cadavre, une œuvre inspirée du récent meurtre d’un animateur de radio près de la capitale camerounaise, Yaoundé, en janvier. Les hommes politiques représentés ont jeté leurs yeux sur le cadavre de Martinez Zogo, dont l’émission de radio populaire mettant en lumière la corruption du gouvernement a conduit à son enlèvement, à sa torture et à son assassinat, « Nous entendons parler d’un grand nombre d’assassinats dans le monde, mais celui-ci était particulièrement ignoble, et c’est quelque chose qui m’a beaucoup touché. Martinez était simplement un journaliste faisant son travail », explique Lindou.

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«Ma toile de Martinez Zogo est inspirée du Caravage», ajoute l’artiste en faisant référence à la Mise au Tombeau du Christ, né en 1965 au Cameroun – « l’Afrique en miniature » comme on l’appelle en raison de ses paysages spectaculaires et de sa diversité culturelle – Lindou fait partie d’une grande famille musulmane de 10 enfants originaire de Foumban, une ville aux nombreuses collines. Il a grandi principalement dans la ville voisine de Bafoussam, où son père était fonctionnaire.

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