La place des transports publics d’Agadez est animée d’arrivées et de départs depuis que la junte militaire au pouvoir a annulé le décret interdisant le transport des migrants et toutes les activités liées aux migrants au Niger en novembre 2023, avec l’aide de passeurs, les migrants quittent Agadez dans de petites voitures 4X4 ou dans des camions en route vers la Libye ou l’Algérie – les voisins du Niger – et la dernière étape avant de traverser la mer vers l’Europe.
“Mon objectif une fois arrivé en Europe est de rejoindre l’armée française, parce que je veux aller en France, comme j’étais soldat au Sénégal, je préfère que lorsque je serai en Europe, je continue mon service (dans l’armée)”, a déclaré Sadio Diallo, un migrant sénégalais, depuis la réouverture d’Agadez, au moins 5 000 migrants sont déjà passés par la ville pour se rendre en Libye et en Algérie dans l’espoir de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, Chehu Azizou, coordinateur du projet Alarmephone Sahara, a déclaré qu’il y avait environ trois à cinq départs d’Agadez vers la Libye chaque mois, chaque départ transportant quelque 2 000 personnes, cependant, contrairement au grand nombre de migrants qui ont traversé le Niger vers la Libye en 2015, selon les analystes, les migrants auront beaucoup de mal à franchir les frontières de pays comme la Libye et l’Algérie, et seront confrontés à des risques de refoulement beaucoup plus importants qu’en 2015.
” Ils (les migrants) font face à de nombreux risques, des risques d’arrestation et de détention, des risques d’expulsion d’Algérie, donc il y a encore beaucoup de facteurs qui continuent d’entraver le mouvement des migrants plus au nord », a expliqué Alice Fereday, Analyste principale à l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée, depuis le début de l’année, Alarmphone Sahara a déjà répertorié au moins 9 000 migrants qui ont été refoulés d’Algérie vers le Niger.
