Des dizaines de milliers de Soudanais, chassés de chez eux par le conflit, rentrent chez eux, malgré la guerre qui fait toujours rage dans certaines régions du pays. Ils ont entrepris ce voyage, même s’ils ignorent ce qu’ils trouveront dans leur pays d’origine, dévasté et toujours empêtré dans une guerre qui dure depuis deux ans. Mais ils espèrent une certaine stabilité après la reprise par l’armée de la capitale Khartoum et d’autres zones aux mains de ses rivaux, les Forces de soutien rapide.
Une proportion relativement faible de réfugiés rentrent chez eux jusqu’à présent, mais leur nombre s’accélère. Au Caire, Walid Abu el-Seid, coordinateur d’une agence de voyages, constate une nette augmentation du nombre de voyageurs réservant des voyages de retour au Soudan. Des centaines de Soudanais empruntent chaque jour deux ou trois bus pour le sud de l’Égypte, première étape de leur voyage de retour. L’Organisation estime qu’environ 400 000 Soudanais déplacés à l’intérieur du pays sont rentrés chez eux dans la région de Khartoum, la province voisine de Gezira et la province du sud-est de Sennar.
Mais nombre de ces rapatriés retrouvent leurs quartiers dévastés par les combats, souvent sans électricité et avec peu de nourriture, d’eau et de services.
Pourtant, Huzaifa Al-Mubarak était déterminé à rentrer.
Sur le point de monter à bord d’un bus au Caire, la capitale égyptienne, il a insisté sur le fait qu’il n’y avait « aucune crainte à Khartoum… la sécurité y est assurée ». Au moins 20 000 personnes ont été tuées, selon les Nations Unies, mais ce chiffre est probablement plus élevé, l’aide reste limitée et l’ampleur des besoins dépasse largement les ressources disponibles, selon les responsables du HCR.
